J’ai toujours eu du mal à expliquer en quoi consiste exactement cette activité. Mes interventions peuvent prendre des formes tellement différentes qu’en général, je m’en sors en donnant des exemples : je fais ceci, je fais cela.

Pas facile pourtant de savoir ce qui a fait naître cette envie d’être au son.
L’élément déclencheur a peut être été ce moment lorsque, enfant, j’ai commencé à faire des insomnies. Des vraies, des longues. Pour m’approprier ces nuits, tout ce temps qui s’offrait comme un gouffre, je me suis laissé absorber par la radio, un monde en soi où les images sont mentales. Et j’y ai pris goût. Cette expérience de ne pas dormir, assez terrifiante au départ, est finalement devenue un espace qui me construisait et m’appartenait. Le son est progressivement devenu mon filtre de perception du monde, des gens, des lieux, des moments.

Plus tard, bien plus tard, travailler l’environnement sonore est apparu comme une nécessité.